Le livre
Sur un rythme tranquille, c'est l'histoire d'un vieux couple, qui termine son chemin, dans un compagnonnage serein, quelque part dans le sud marocain. Chaque jour est ponctué de l'immuable. Que ce soit la prière ou le tagine. Le vieux, Bouchaïb, est poète, alors il écrit la vie d'un Saint inconnu, il l'écrit dans sa langue ancienne, dans la langue des touaregs, que ceux du nord, qui reviennent en nouveaux riches, ne connaissent déjà plus.
C'est aussi l'histoire du progrès, de ce que nous appelons « le progrès », qui, peu à peu, change les habitudes, les rapports humains, modifie les valeurs.
Alors, le vieux et la vieille dissertent, le soir, autour d'un thé fumant, et pèsent à la mesure de leur grande humanité, à l'ombre de leur longue existence, ces bouleversements qui condamneront le monde qu'ils ont connu, inévitablement.
Lire ce roman a été une rencontre avec l'apaisement que l'on doit sans doute ressentir au soir d'une vie bien remplie, et remplie justement. C'est comme la chanson d'un ruisseau que l'on écoute, les yeux fermés, couché dans l'herbe, dans un beau soir d'été.